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ILS NOUS DISENT

Etat d'âme
La Légende de Gabriel - 14

14 - Récit d'Aymeric : la fin

- " Je n'ai que peu de souvenirs de cette nuit passé à chevaucher à vive allure. Nous arrivâmes aux portes de Limauville un peu avant l'aube. Des torches brûlaient sur les remparts et le pont-levis était relevé. Je dus me faire connaître et reconnaître par le lieutenant de garde avant qu'il n'accepte d'ouvrir les portes. Il m'apprit que la ville avait été touchée par le tremblement de terre mais que les dégâts étaient minimes, fissures et effondrement partiel de quelques masures, rien qui ne fut facilement réparable, et quelques blessés seulement étaient à déplorer parmi le peu de population qui ne s'était pas rendu aux festivités de la Cité Royale. J'ordonnai la convocation de ces gens pour la fin de la mâtinée sur la place de la cathédrale et, laissant mon escorte aux ordres de l'officier, je partis au galop pour le château où je fus accueilli par quatre servantes en pleurs et deux majordomes qui s'inquiétèrent de mon état. Je les rassurai sur ma santé et leur expliquai en quelques mots la situation. Et je pus enfin me laver — C'est à cet instant que je constatai que mes cheveux étaient devenus blancs — Après m'être vêtu, Je mangeai rapidement et montai en haut de la plus haute tour du chateau, je regardai dans la direction de la Cité Royale et je ne vis pas, par delà les collines boisées, le sommet du Haut Mont Roy, à sa place flottait un impressionnant panache... Mais je n'eus pas le loisir de m'attarder car le temps était venu, pour moi, de me rendre à la cathédrale. Mon escorte m'attendait, propre et en pleine forme. Il y avait peu de monde sur la place et à mon regard interrogatif, le chef de la garde répondit qu'il n'y en avait pas d'autres. Tout au plus mille cinq cent personnes étaient rassemblées devant moi, des vieillards, dans la grande majorité, des femmes enceintes ou accompagnées d'enfants en bas âge, quelques rares hommes, soit un peu moins du dixième de la population de la ville, attendaient que je leur parle. C'était une hécatombe. Et il restait seulement deux cent soldats pour assurer la sécurité... Je racontai d'une voix hésitante les tragiques événements et des pleurs, des lamentations et des hurlements s'élevèrent de la place. Un prêtre monta alors sur le parvis de la cathédrale et pria toute la population d'entrer pour un office à la mémoire des morts...
Les jours qui suivirent, virent arriver en ville des rescapés hagards qui apportaient des nouvelles inquiétantes de pillages et de meurtres. Chaque jour, j'envoyai une patrouille de dix hommes afin de savoir si nous pouvions atteindre les ruines de la Cité Royale. Une des patrouilles fut attaquée et décimée, les têtes tranchées des soldats furent plantées devant les portes de la ville au bout d'épieux. Une horde sanguinaire attaqua les remparts et nous les repoussâmes sans grande difficulté — C'est lors de cet affrontement que j'ai perdu mon bras gauche — Depuis ce jour, les attaques sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes. Elles nous contraignent à rester dans nos murs.
J'ai appris hier que vous étiez de retour, Majesté, et je suis accouru aussi vite que j'ai pu pour ... "
- " Majesté ! Seigneur Aymeric , me permettez-vous, de vous interrompre ? "
- " Artus ? "
- " Majesté, lorsque vous êtes parti rejoindre le seigneur Aymeric, je m'apprêtais à vous annoncer une seconde bonne nouvelle ..."

A suivre...

Ecrit par OdeNice, le Jeudi 16 Octobre 2003, 17:00 dans la rubrique "Nouvelles".
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