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ILS NOUS DISENT

Etat d'âme
La Légende de Gabriel - 18

18 - Tempête ? Colère divine ?

Assis sur son trône d'or, vêtu de vêtements somptueux incrustés de pierres précieuses, il contemple, dédaigneux, la foule des nobles et des dignitaires étrangers, têtes baissées, à genoux, qui attendent un geste de lui pour...

Un vacarme assourdissant, une lueur aveuglante, Judas se retrouve debout, hébété, désorienté : " Où suis-je ? Où est mon trône ? Où sont tous ces patins de nobles ? " Il lui faut un moment pour que les brumes du sommeil se dissipe et qu'il comprenne que ce n'était qu'un rêve... Un violent mal de tête, conséquence des bacchanales de la veille – vins, viols et meurtres – lui broie le cerveau. Le rêve de gloire, d'honneurs et de fastes a fait place à la triste réalité. Son trône d'or s'est métamorphosé en une immonde paillasse infestée de vermines, des haillons ont remplacés le lourd manteau d'hermines aux milles éclats... Les nobles sont redevenus les vils gueux qui le suivent et lui obéissent aveuglément depuis que la colère divine s'est abattue sur le méprisable roi et sa vaniteuse cité... Et Mon palais ? MON Palais... ces basses grottes humides, froides éclairées par quelques feux de camp à l'agonie...
" NON ! NON ! Ce n'était pas un rêve ! C'est l'avenir que les Dieux m'ont révélé ! C'est Ma destinée... Bientôt, je serai le Maître du Monde ! " Et son rire dément raisonne longuement dans les grottes.

Tout ses pouilleux sont réveillés et le suivent des yeux, regards inquiets, hagards. Quand il se penche pour sortir, quelques-uns, les armes à la main, lui emboîtent le pas.

La nuit noire les enveloppent. Le ciel lourd, plombé de nuages bas, les écrasent. Des éclairs, tels de longues arabesques lumineuses, dansent, virevoltent et sautent de nuages en nuages sans jamais frapper le sol. Lueurs fantomatiques, ombres mouvantes, ni vent, ni pluie, ni bruit, hormis un grondement sourd et lointain et... et... une odeur... indéfinissable... une sensation, un sentiment d'insécurité... Une pensée fulgurante traverse l'esprit de Judas : "Un grave danger plane sur ces lieux !". Un bref regard circulaire et il s'aperçoit que toutes les sentinelles ont désertées leurs postes et que le feu de camp au centre du cirque n'est plus qu'un tas de cendres et de braises fumantes. Il ouvre la bouche pour hurler sa colère, mais son attention est attirée par un étrange et furtif éclat de lumière vive au sommet du col. Sous un éclair plus puissant, l'éclat de lumière devient une silhouette éclatante qui s'éteint aussitôt dans la nuit noire. Mais tous ont vu la silhouette. Ils ont tous vu l'Homme, jambes écartées, une épée resplendissante dans les mains, pointe vers le sol. Ils l'ont tous vu lever les bras vers le ciel. La panique les gagnent, mais, avant qu'ils aient pu faire un mouvement, un nouveau phénomène les subjuguent. Deux nuées de feux jaillissent du haut des falaises qui encadrent le col. Des étoiles filantes qui escaladent le ciel et que les nuages avalent. Deux, trois, quatre fois, le phénomène se répète à quelques secondes d'intervalle. La quatrième nuée disparaît dans les nuages alors que la première réapparaît et retombe en une gerbe de flammes et se plante à quelques dizaines de pas du groupe des gueux dans le feu de camp éteint. Les trois autres nuées se figent au même endroit et deviennent un superbe brasier qui illumine le cirque entier.

- " Des flèches enflammées ! On nous attaque ! AUX ARMES ! "

Des centaines d'hommes en armes se précipitent hors des grottes et encadrent Judas qui recule sous les surplombs. Depuis le haut des falaises, un chant de cors s'élève qui raisonne entre les parois du cirque. Les nuages, à l'est, se déchirent et le rouge soleil naissant apparaît, dessinant dans son globe, en contre-jour, la silhouette jambes jointes, bras en croix, l'épée pointant vers le ciel alors qu'une voix puissante couvre le son des cors qui s'arrête que les falaises renvoient en un écho persistant:

- " Judas ! Judas dit "l'Écorcheur" ! Libère les femmes, les enfants et les hommes que tu retiens en otages et dépose les armes. Je ferai preuve de clémence envers toi et tes sbires ! "

- " Qui que tu sois ! Homme, Dieu ou Démon ! Sache que jamais Judas l'Écorcheur ne déposera les armes. Fait un pas et tous les otages seront égorgés. "

- " Alors craint mon courroux ! "

Les épais nuages se referment et ouvrent soudain leurs vannes. L'orage se déchaîne. Les éclairs éblouissants martèlent le sol de leur coup de boutoir. À travers le torrent de pluie qui se déversent dans le cirque, Judas croit voir l'Être qui tend son épée vers lui. Une langue de feu en sort qui se partage en trois pointes et frappe la falaise au dessus de lui. Vacarmes et lumières des Enfers. À demi conscient, le regard levé, il distingue dans un flou ralenti la falaise qui s'effondre...

A suivre...

Ecrit par OdeNice, le Jeudi 20 Novembre 2003, 18:35 dans la rubrique "Nouvelles".
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