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Etat d'âme
La légende de Gabriel
1- Le retour Le calme du vallon fut soudain pertubé, en ce beau matin de printemps, par des chants et des rires. Ils étaient plus d'un millier, chevaliers et écuyers, qui chevauchaient depuis les premières lueurs de l’aube vêtus de leurs plus beaux atours, impatients de revoir les êtres chers. Les oriflammes claquaient au vent de leur course. Ils s’arrêtèrent en haut de la crête, la pente du vallon descendait imperceptiblement devant la joyeuse compagnie ravie par ce paysage familier tant attendu, tant désiré. Ils étaient enfin de retour sur leurs terres chéries, après tant d’années passées à guerroyer par delà les marches du royaume pourchassant les hordes des barbares sanguinaires qui avaient semé la mort dans le royaume. Les chevaux piaffant sous leur selle, ils goûtèrent un moment la paix de l’endroit, respirant l’air vif du matin. Sous le soleil naissant, un concert de chants d’oiseaux les accueillaient ; des étoiles scintillaient à leurs pieds, prisonnières des perles de rosée accrochées aux herbes folles frissonnantes dans les eaux cristallines d’une source gazouillante ; plus loin, sous la brise câline, un léger voile de brume dorée se délitait au dessus d’un ruisseau qui s’éloignait, paisible, vers le fond du vallon. Il disparaissait parfois, caché de loin en loin par des bouquets d’ajoncs et d’arbustes en fleurs et se jetait enfin en une suite de petites cascades dans un long lac turquoise au pied de la haute falaise barrant le fond du val. Toute la prairie, vêtue du vert tendre des herbes et des feuilles nouvelles, piquetée des chaudes couleurs d’une profusion de fleurs aux parfums enivrants, faisait fête aux héros de retour. Le silence s’installait dans le groupe, un large sourire illuminait chaque visage, les yeux s’écarquillaient sur tant de beauté et de paix. Tous les regards se braquent sur la haute falaise. Ils distinguent les majestueux arbres millénaires qui, au loin, bordent la voie royale qui mène sur le plateau. Alors dans un ensemble parfait, dans un long cri joyeux, ils éperonnent leurs puissants coursiers. Chacun veut être le premier à passer l’Arche, le pont naturel qui enjambe les profondes gorges des sources chaudes et qui mène à la ville. Chacun veut être le premier à ployer le genou devant le roi. Ensemble, dans un charivari indescriptible,. En un souffle, ils se jouent des obstacles, ils volent et dévorent l’espace. Ensemble, ils gravissent la voie royale et dévalent sur le plateau. Ensemble, ils stoppent net leur monture. Et l’angoisse les prend. Et la voix leur manque. Un vaste nuage gris écrase l’horizon cachant les hautes tours de la royale cité. Mais l’improbable, l’incroyable, l’impossible, l’Arche, passage immémorial, n’est plus... Seul, Gabriel, leur prince, démonte, et, face au vide, se penche sur le gouffre. Une large cicatrice défigure la roche à l’attache de l’Arche. Un épais brouillard colle au fond des gorges et déborde en lourdes vagues sur la rive opposée. Il se redresse et sonne de l’olifant, il sonne et sonne encore sans qu’une réponse ne vienne. Il se retourne enfin, le visage grave, prononce quelques mots et la joyeuse bande insouciante se change en une écrasante troupe bardée de fer et hérissée de pointes, brillante de milles feux au soleil qui monte. La nature, inconsciente, chantait le renouveau. Repondre a cet article
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