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Etat d'âme
La légende de Gabriel - 3

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3 - Rencontre

Soudain, au loin sur la voie, perdue au milieu des miasmes infernaux, une vague forme apparaît, une masse irréelle qui se précipite dans leur direction avec des gestes désordonnés, saccadés, pantin désarticulé qui hurle un baragouin démoniaque et brandit quelque arme diabolique. Instantanément, un mur hérissé de lances se forme et s’élance, tandis que, pour faire rempart de leurs corps, quelques chevaliers, épées brandies, se pressent sur leur prince dont le cheval, surpris, se cabre. Le mur est sur la chose quand un ordre tonitruant le cloue sur place  :
- "STOP  ! JE CONNAIS CETTE VOIX  !  ÉCARTEZ-VOUS  !".
Le mur se fend en deux, s’écarte et, lances toujours pointées, révèle un tas de chiffons boueux qui, en des temps reculés, avait dû être humain, recroquevillé sur les pavés trempés, agité de tremblements incoercibles, un bâton tordu à ses cotés. Un chiffon d’où s’échappent, voix éteinte et sanglotante, des mots incompréhensibles. Le prince dans son armure souillée, son épée ceinte au coté, retire son heaume, le dépose sur le sol, s’agenouille et se penche. D’un geste délicat, il écarte les haillons et découvre le visage décharné d’une vieille femme qui le fixe de ses yeux embués de larmes et qui murmure  :
- "L’Olifant  !… J’ai entendu l’Olifant  !… Mon Prince est de retour !".
Alors, comme une mère l’eût fait avec son enfant nouveau né, il soulève tendrement le pauvre corps décharné dans ses bras aux durs muscles saillants et le berce doucement. D’une voix cassée, il implore les cieux, il implore la vieille femme de lui conter son histoire. Tous, stupéfaits, ont reconnu “petite mère” sa nourrice. Ils le regardent s’éloigner le dos voûté, la tête penchée sur son frêle et précieux fardeau. Et aucun ne les suit. Pas un ne veut rompre les douloureuses retrouvailles.

Le jour déclinait et le brouillard s’épaississait. Un linceul blanc enveloppa l’ombre qui s’éloignait.

A suivre...

Ecrit par , le Lundi 15 Septembre 2003, 18:10 dans la rubrique "Nouvelles".
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