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Etat d'âme
La légende de Gabriel - 9

9 - Retour à la réalité

Il dormit plus de vingt quatre heures, d'un sommeil lourd proche de l'inconscience.

Il ne se réveilla pas quand ses compagnons le dévêtirent pour le laver de toute la crasse accumulée lors des ces deux horribles journées, ni quand ils le revêtirent de vêtements chauds et propres pris dans ses bagages et quand ils le transportèrent sur la couche qu'ils avaient préparée pour son retour dans l'unique salle des Thermes encore partiellement debout. Il n'eut pas conscience du feu qui crépitait haut est fort dans la cheminée. Il ne remarqua pas la force douce mais ferme qu'employèrent ses fidèles lieutenants pour faire évacuer la foule qui avait envahi la chambre improvisée et qui exprimait son inquiétude pour son étrange sommeil dans un bourdonnement assourdissant, non plus que les protestations vite éteintes par la voix grave et puissante d'Artus, son bras droit et ami, réclamant le silence pour le repos de son roi qui était capable des plus grands efforts et exploits et qui pouvait dormir ensuite plus de deux jours entiers pour peu qu'on le laissa en paix. Il ne sut rien de la pose de la toile de tente devant le trou béant et de la mise en place de gardes pour veiller à sa tranquillité...

Une infime caresse à la légèreté de plume sur sa joue rugueuse le tire du sommeil. Une petit visage d'ange aux pétillants yeux couleurs d'eau claire encadré par un longue chevelure dorée et bouclée est penché sur lui, un sourire malicieux sur les lèvres.

- "Roi, tu es réveillé ?" susurre une voix cristalline.
- "Es-tu un ange ? ou une fée ?" murmure t'il d'une voix embrumée.
- "Non ! je suis Eloïse ! Et je t'aime bien !" rit la petit fille en déposant un baiser furtif sur son nez le réveillant complètement.
- "Oh si ! tu es une petite fée, Eloïse, une fée ensorceleuse même !" s'esclaffe t'il en l'attrapant dans son mouvement de fuite, et il l'embrasse tendrement.
- "Arrête ! Arrête ! Tu piques !"

Il éclate de rire et tout en caressant la douce chevelure, il se lève, la petite dans les bras. La tenture s'écarte alors, deux hommes d'armes apparaissent et une jeune femme suit qui les bouscule, le regard catastrophé.

- "Eloïse ? Eloïse ! Je t'avais dit de ne pas réveiller le roi..."
- "Je l'ai pas réveillé d'abord, il ..."
- "Oh ! Majesté ! Pardonnez-lui, elle est si petite encore..."
- "Mais que devrais-je lui pardonner, je n'ai pas le souvenir d'un si merveilleux réveil depuis... jamais !" sourit-il à la jeune femme. "Et, toi tu vas me promettre de revenir me voir, d'accord ?" dit-il à l'enfant en l'embrassant.
- "Vas, maintenant, j'ai beaucoup de travail..." et il la dépose sur le sol.

Elle se précipite dans les bras de sa mère qui disparaît derrière la tenture en la grondant. Gabriel sourit en entendant la petite voix protestée...

Son visage redevient grave quand Artus pénètre dans la pièce suivi d'une dizaine de chevaliers, d'hommes portant table et siège et de femmes portant assiettes, couverts et verre, boissons et mets divers aux délicieux parfums.

Il s'attable avec un appétit féroce et se met à dévorer à pleines dents, piochant au hasard dans les plats, oubliant Artus et les chevaliers qui attendent, debout, qu'il fasse un signe pour parler. Il réalise soudain qu'il est observé et redresse la tête :

- "Mais que faites-vous debout ? Avez-vous mangé ? Voulez-vous boire ? Que l'on porte des sièges, des verres et de quoi vous restaurer !"
- "Majesté, cela ne se peut..."
- " Allons, mes braves compagnons, l'heure est trop grave pour s'encombrer d'un quelconque protocole..."
- " Majesté, c'est justement, parce l'heure est très grave, que le protocole est indispensable. Refuser un tel protocole dans de telles circonstances est la porte ouverte à toute contestation de votre légitimité à l'accession au trône..."

Gabriel, blêmit, pose ses deux mains à plats sur la table et fixe Artus et les chevaliers.

- " Seigneur ! que dis-tu là, Artus ! Parmi nos compagnons d'armes..."
- " Il ne s'agit pas de nos compagnons d'armes, Majesté, mais depuis la destruction de la Cité et la mort du roi, votre père, et de tous ses barons, le royaume est à feu et à sang. Les baronnies sont passées aux mains de félons et le pillage et le meurtre règnent en maître, peut-être fomentés par les royaumes voisins..."

Gabriel se lève lentement, le regard fixe, prenant conscience soudain que, non seulement, la Cité royale est détruite, mais que le royaume est en passe de l'être. Ils reviennent d'une campagne militaire de plusieurs années et ils ont laissés des milliers de morts sur les champs de batailles et à leur retour ils retrouvent le chaos...

Il se rassoit et ses compagnons retrouve le prince des veilles de batailles, le regard dur et glacial, la voix posée, attentif :

- Qu"avez-vous appris ? Qu'avez-vous fait durant mon sommeil ?

A suivre...

Ecrit par , le Lundi 29 Septembre 2003, 17:09 dans la rubrique "Nouvelles".
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