Hier après midi, pour la quatrième fois, je suis allé au chenil de la SDA à Tourette-Levens .

Il faut emprunter une voie étroite, ancien chemin forestier qui a été bitumé, qui serpente sur les flancs d'une colline abrupte couverte d'une forêt dense.
Bien avant d'arriver, nous sommes accueillis par un concert d'aboiements qui se change en vacarme lorsqu'on pénètre dans l'enclos des cages. Chaque cage, une quinzaine, contient de deux à quatre chiens, grands et adultes dans la grande majorité. Comme les trois premières fois, je suis triste de voir ces pauvres chiens qui manifestent, tous à leur façon, leur solitude, leur besoin d'amour : joueurs, soumis, agressifs et même indifférents. Il y en a un en particulier, grand, puissant, d'un grande beauté, qui rampe sur le sol, la tête basse, les oreilles plaqués sur la tête. Les yeux pleins de détresse, il fait deux, trois tours au fond de la cage hésitant à s'approcher du grillage et s'enfuit dans sa niche... Qu'a-t-il subi pour être ainsi terrorisé ? Comment peut-on maltraiter ainsi un animal pour le rendre aussi peureux ?

La Nature humaine ?
NON ! Maltraiter, torturer,... n'est pas humain !
Que ce soit des hommes, enfants ou adultes, ou, comme ici, des animaux...

N'ayant pas ressenti ce petit pincement au cœur que je recherche, je me dirige vers la sortie, quand je demande à un soigneur s'ils ont des chiots... Oui...

Ils sont quatre dans cette petite pièce qui sent fort l'urine. Ils sont si mignons... et, il y a cette boule de poils noirs, qui frétille, qui passe ses deux pattes, son museau à travers les barreaux, qui lèche ma main avec frénésie et ses petits yeux brillants qui me fixe et qui me disent : " Enfin ! Tu es là. Il y a longtemps que je t'attends, tu sais ! "
Je m'accroupis pour le recevoir. Il bondit si vite hors de la cage que le soigneur a ouvert que je ne peux le saisir, il me lèche le visage et me laboure la peau des sourcils au menton avec ses deux pattes avant. Une de ses griffes se plante dans ma lèvre inférieure – HURLEMENT – Il s'aplati sur le sol, son regard inquiet me fixe et se dérobe. Je le prends dans mes bras et le cajole, le câline et très vite sa langue me lèche sous le menton et ses petits dents me pincent doucement....

Il est tout fou... Tient, c'est sympa comme nom "Toufou"... Mais, décidément, je préfère "Mâtin"...

Mâtin est un chiot tout fou de quatre mois, croisé Berger allemand/Labrador, au pelage noir abondant et laineux.

Nous nous sommes adopté pour minimum 15 ans :-)